Peintures

La collection de peintures est au cœur des richesses du musée ; elle est marquée par sa grande diversité. Elle est due en grande partie au legs de Henri Dupuis (1889) ainsi qu’au don puis legs de la baronne Jeanne-Marie du Teil Chaix d’Est-Ange (1866-1933).

Les grands ensembles

Peintures du Nord de la France et des Flandres, 15e-16e siècles

L’œuvre la plus ancienne (1ère moitié du 15e siècle) est de provenance locale et rapporte la légende des saints Crépin et Crépinien. Quelques peintures permettent d’illustrer la production du Nord de la France et des Flandres entre la fin du 15e siècle et le 16e siècle. Elles ont toujours pour sujet la vie du Christ ou la Vierge à l’Enfant. L’ensemble comporte plusieurs œuvres anonymes de très grande qualité, comme la grande Crucifixion franco-hollandaise de la fin du 15e siècle, le Baptême du Christ hollandais proche des maniéristes anversois, l’Adoration des Mages du maître Khanenko et La Sainte Famille du maître aux Madones joufflues.

Peintures de maîtres flamands et hollandais, 17e siècle

Pour le 17e siècle, le musée est riche de peintures de maîtres flamands et hollandais : Brueghel de Velours (1568-1625), Balthasar van der Aast (1593-1657), Frans Mieris (1635-1681), Cornelisz Bega (1632-1664), Pickenoy (1590-1656)… ainsi qu’un chef-d’œuvre de Thomas de Keyser (1596-1667), très grand portraitiste d’Amsterdam : le couple de portraits d’Henrick Verburg et d’Elisabeth van der Aa. Par ailleurs, le musée possède deux toiles exceptionnelles dans sa collection : Les Philosophes du napolitain Jusepe de Ribera (1591-1652), le meilleur successeur de Caravage, et Ezechiel de Matteo Rosselli (1578-1650), l’un des rénovateurs de la peinture florentine après le maniérisme.

Peintures françaises remarquables, 18e-19e siècles

Concernant les 18e et 19e siècles, c’est la peinture française qui domine, avec des toiles remarquables dont le portrait de la Marquise de Pompadour par Jean-Marc Nattier (1685-1766), celui de L’architecte Rousseau de François-André Vincent (1746-1816) et surtout le chef d’œuvre tardif de Jean-Baptiste Greuze (1725-1806), peint pendant la Révolution. A noter également le Lever de Fanchon de Nicolas Lépicié (1735-1784), qui est l’œuvre la plus célèbre de son auteur et une icône du 18e siècle français. Les collections de peintures contiennent également un très bel ensemble de Louis-Léopold Boilly (1761-1845) : quatre œuvres représentant les étapes de l’amour, quatre petits portraits entre la miniature et le portrait en buste classique, deux trompe-l’œil, technique qui était l’une de ses spécialités (Portrait au verre brisé, Ah ça ira).

Le 19e siècle s’ouvre avec un splendide Anne-Louis Girodet (1767-1824), le Portrait du citoyen Bourgeon. Il se poursuit par un chef d’œuvre de Pierre-Paul Prud’hon (1758-1823), la Justice et la Vengeance poursuivant le crime, dont la première version avait été commandée par Napoléon pour le Palais de Justice de Paris. La version de Saint-Omer, probablement laissée inachevée à la chute de l’Empire, permet de mieux comprend le travail du peintre par les quelques éléments laissés en suspens.

Peintures de trois artistes majeurs nés à Saint-Omer, 19e siècle

L’essentiel des peintures du 19e siècle concernent les œuvres des trois artistes majeurs nés à Saint-Omer. François-Nicolas Chifflart (1825-1903) est représenté tout d’abord à travers deux toiles ayant marqué le début de sa carrière. Il s’agit de peintures de loge, c’est-à-dire qu’il a présentées pour remporter le Prix de Rome : Ulysse reconnu par Euryclée en 1849 et Périclès sur le lit de mort de son fils en 1851, année où il remporte le premier prix. Les autres toiles illustrent à la fois son intérêt pour la narration d’inspiration souvent littéraire et la vigueur de ses personnages fortement campés.

L’orientaliste Léon Belly (1827-1877) est représenté par de magnifiques paysages d’Egypte et portraits de fellahs. Sa monumentale peinture d’histoire Les sirènes (présentée au Salon de 1867), a été offerte à la Ville par Napoléon III et prend place dans l’escalier d’honneur.

Alphonse de Neuville (1835-1885) s’est illustré dans la peinture de guerre. Ses toiles du Siège de Sébastopol (récompensé au Salon de 1859) et de la monumentale Bataille de Magenta, qui marque un tournant dans sa carrière, font partie des collections.

Peintures figuratives et abstraites, 20e siècle

Les collections du 20e siècle présentent essentiellement des peintures figuratives et abstraites. Les plus notables sont les deux toiles du peintre allemand Helmut Kolle (1899-1931) Le grand boxeur (1929) et L’Etudiant d’Oxford.

Sélection d’oeuvres