Cabinet flamand

Les meubles cabinets sont produits essentiellement en Flandres, aux Pays-Bas, en France, en Italie, en Grande-Bretagne et en Allemagne entre le 16e et le 18e siècle. Entre 1640 et 1660, la ville d’Anvers devient la plus grande productrice de cabinets d’ébène à incrustation d’écaille.

La grande majorité des cabinets d’apparat sont réalisés en bois massif de sapin, peuplier ou chêne avec de très fins placages d’ébène ou de palissandre et incrustés de marqueteries de différentes essences de bois ou d’ivoire, d’os, d’écaille de tortue, de nacre. Les cabinets peuvent également être ornés de tissus brodés, de plaquettes de cuivre, d‘argent ou d’étain. Enfin, les cabinets peuvent être décorés de peintures ou de reliefs. Réalisés le plus souvent par des ébénistes, les cabinets nécessitaient, selon leur décoration l’intervention de doreur, d’orfèvre, de graveur, de peintre, etc.

L’apogée de l’utilisation de l’écaille se situe dans la France de Louis XIV grâce à l’ébéniste André-Charles Boulle (1642-1732) qui perfectionne les techniques de marqueterie. Les placages d’écaille, d’étain et/ou de cuivre sont superposés avant d’être découpés. Il en résulte une série de décors en parties et contreparties qui peuvent s’assembler aisément. On utilisait surtout l’écaille de tortue verte dans la marqueterie de mobilier. Celle-ci était d’abord amollie dans un bain d’eau bouillante, mise sous presse pour l’aplanir puis enfin polie et découpée en vue du motif marqueté. Sa transparence laisse jouer les couleurs en arrière-plan : des papiers de couleur rouge, parfois même des feuilles d’or ou d’argent étaient plaqués entre le bois et l’écaille.