Retour de deux tableaux après restauration
Deux tableaux ont fait leur retour au musée Sandelin après avoir été restaurés par Hélène Wallart, restauratrice de tableau : Esméralda et Gaston Phoebus de François Chifflart (19e siècle) et Trompe-l’œil de François Rainbeaux (18e siècle). Ils ont été réinstallés et sont à découvrir dans les salles du musée.
Voici un lien vers l’article de la Voix du Nord. Vous souhaitez en savoir plus ? Consultez ci-dessous le diagnostic et les interventions réalisées par la restauratrice.
Esméralda et Gaston Phoebus de François Chifflart
> LE CADRE
Le cadre de l’oeuvre est dans un bon état de conservation. Des interventions de conservation préventive et de restauration sont donc préconisées sur ce dernier afin d’améliorer son unité visuelle et de garantir la sécurité du tableau.
Interventions :
- DEPOSE DU TABLEAU DE SON CADRE
- DEPOUSSIERAGE DE LA FACE ET DU REVERS DU CADRE
- AMENAGEMENT DES FEUILLURES DU CADRE
- REPLACEMENT DU SYSTEME DE FIXATION DU TABLEAU DANS SON CADRE
> LE SUPPORT
La support toile est dans un mauvais état de conservation. La mauvaise mise en oeuvre du rentoilage de la toile a occasionné une altération optique de l’oeuvre. En effet, des nodules de colle de pâte ont créé des déformations du support toile de l’oeuvre ayant des répercussions sur l’aspect de surface de la matière picturale. La contexture de la toile de l’oeuvre étant très fine, la mauvaise mise en oeuvre du film de colle lors du rentoilage a occasionné des surépaisseurs entre les deux toiles créant alors un gaufrage irrégulier de la matière picturale qui dénature cette dernière. Afin de retrouver un aspect de la couche picturale plus régulier et fidèle à l’intention première de l’artiste, cette altération sera corrigée par la suppression de l’agent dégradant. La toile de rentoilage sera donc retirée et les nodules de colle éliminés avant de reprendre la planéité du support de l’oeuvre.
Il n’a pas été observé de problème de cohésion important qui justifiait la nécessité du précèdent rentoilage. Toutefois, nous n’excluons pas la possibilité que la toile d’origine présente un degré d’oxydation très avancée qui nécessite la consolidation de l’ensemble de la toile. L’observation de l’état de conservation de la toile après le retrait de la toile de rentoilage permettra de définir le degré d’intervention sur le support toile de l’oeuvre. Selon son état de conservation, la toile de l’oeuvre sera soit doublée ou simplement consolidée par des bandes de tension qui permettront de remettre en extension le support sur son châssis.
Interventions :
- DEPOSE DE LA TOILE DE SON CHASSIS
- RETRAIT DE LA TOILE DE RENTOILAGE
- CONSOLIDATION GENERALE DU SUPPORT TOILE
- REMISE EN TENSION DE LA TOILE SUR SON CHASSIS
- SECURISATION DES CLEFS
> LA COUCHE PICTURALE
La couche picturale est dans un mauvais état de conservation. Elle présente une altération d’ordre mécanique. Plusieurs zones de la matière picturale sont en soulèvements. Ce phénomène a aussi entrainé des lacunes irréversibles plus ou moins étendues de la matière picturale. L’adhérence de la couche picturale devra donc être contrôlée sur l’ensemble du tableau. Les zones les plus fragilisées seront alors refixées.
La couche picturale présente une altération d’ordre esthétique. La matière picturale est recouverte d’une couche de vernis qui s’est oxydée. La perception de la composition est aussi perturbée par les nombreuses anciennes retouches qui se sont matifieés.
Le nettoyage superficiel de la couche picturale est préconisé afin d’éliminer l’encrassement de surface accumulé sur la couche de vernis. L’allégement de la couche de vernis et le retrait de anciennes retouches permettront de retrouver toutes les subtilités des rendus et des détails de la matière picturale et de la gamme chromatique de la composition.
Pour rétablir la cohérence stratigraphique et visuelle de la couche picturale, les lacunes seront réintégrées structurellement avec des mastics avant d’être retouchées.
Pour redonner une profondeur à la composition et faire ressortir les nombreux détails de la composition, le tableau sera reverni.
Interventions :
- CONTROLE DE L’ADHERENCE ET LE REFIXAGE DE LA MATERE PICTURALE SUR LES ZONES EN
SOULEVEMENTS - NETTOYAGE SUPERFICIEL
- ASSAINISSEMENT DE LA COUCHE PICTURALE : ALLEGEMENT DE LA COUCHE DE VERNIS, RETRAIT DES ANCIENNES RESTAURATION INSTABLES
- REINTEGRATION STRUCTURELLE DES LACUNES DE LA MATIERE PICTURALE
- REINTEGRATION CHROMATIQUE DES LACUNES ET DES USURES DE LA MATIERE PICTURALE
- PROTECTION DE LA MATIERE PICTURALE PAR LA POSE D’UNE FINE COUCHE DE VERNIS.
Trompe-l’œil de François Rainbeaux
> LE SUPPORT
Le support de l’oeuvre est dans un mauvais état de conservation.
La toile de renfort contraint le support de l’oeuvre et son adhérence est défaillante. Afin de reprendre les déformations du support et traiter les problèmes de cohésion de ce dernier , nous préconisons son retrait.
Les déchirures seront recollées avant d’être consolidées ponctuellement et la planéité sera rétablie.
Pour permettre le traitement du support, la toile devra être déposée de son châssis. Les bords de tension présents seront trop courts pour permettre la remise en tension de la toile sur son châssis, ils devront donc être consolidés par la pose de bandes de tension.
L’artiste a peint le trompe l’oeil imitant le bois sur les bords de tension de la toile. Cette partie sera protégée lors des traitements du support afin de ne pas altérée cette matière picturale qui contribue à l’effet de trompe l’oeil de la composition.
Interventions :
- DEPOSE DE LA TOILE DE SON CHASSIS
- RETRAIT DE LA TOILE DE RENFORT
- REPRISE DE COHESION DU SUPPORT TOILE
- POSE DE BANDES DE TENSION
- AMELIORATION DU CHASSIS
- REMISE EN TENSION DE LA TOILE SUR SON CHASSIS
> LA COUCHE PICTURALE
La couche picturale est dans un mauvais état de conservation.
Des papiers de protection ont été posés au niveau des accidents du support afin d’éviter la perte de matière picturale. Un refixage sera donc nécessaire dans ces zones. L’adhérence de la matière picturale sera aussi contrôlée sur toute la composition.
La matière picturale est recouverte d’une couche de vernis qui s’est oxydée. Le voile jaune que forme le vernis sur la couche picturale fausse la perception du réalisme de la composition de l’artiste. En effet l’illusion du trompe l’oeil serait plus perceptible sans cette couche de vernis oxydée qui fausse la perception des rendus de la matière.
Elle sera donc supprimée afin de retrouver la palette chromatique chromatique de l’artiste et la subtilité dans les rendus de matière.
Les lacunes de matière picturale seront comblées avec des mastics avant d’être retouchés de façon illusionniste afin de rétablir l’unité visuelle de la composition.
Interventions :
- CONTROLE DE L’ADHERENCE ET LE REFIXAGE DES EVENTUELLES ZONES EN SOULEVEMENTS
- NETTOYAGE SUPERFICIEL
- ALLEGEMENT DE LA COUCHE DE VERNIS
- REINTEGRATION STRUCTURELLE DES LACUNES DE LA MATIERE PICTURALE
- REINTEGRATION CHROMATIQUE DES LACUNES ET REPRISE DES USURES DE LA MATIERE PICTURALE
- PROTECTION DE LA MATIERE PICTURALE PAR LA POSE D’UNE COUCHE DE VERNIS