Guillaume Fillastre, abbé de Saint-Bertin au 15e siècle, était un homme très puissant et un grand intellectuel, au fait des innovations artistiques de l’Europe entière. Lors d’un voyage en Italie en 1463, il découvre l’art de la Renaissance à Florence, qui n’avait pas encore conquis le Nord de l’Europe. Il commande probablement dans la foulée son monument funéraire à l’un des grands sculpteurs de l’époque : Andrea Della Robbia, fils de Luca, lequel avait inventé une technique de sculpture en terre cuite, colorée par une peinture à base d’émaux et donc très vives et résistantes.
Les quelques fragments du monument conservés au musée Sandelin montrent le mélange des sources artistiques du monument : l’image de la mort sous forme de squelette est de tradition nordique, tandis que la figure de Jérémie dans une conque fait clairement appel à l’iconographie développé à Florence et en partie inspirée de l’Antiquité. En plus des deux éléments restaurés en 2002, le musée conserve également un petit fragment de l’épitaphe qui n’a pu être replacé, tandis que deux reliefs représentant la Cène et l’Annonciation sont aujourd’hui conservés dans des églises audomaroises.