La courtisane Shizuta et Minamoto Yoshitsune, Isoda Koryûsai

Isoda Koryûsai, un samouraï devenu artiste

Masakatsu de son vrai nom (ou Shôbei de son nom d’usage) fut samouraï au service de Tsuchiya. Lorsqu’il perdit son seigneur, il partit pour Edo et se tourna vers l’art de l’ukiyo-e. Il prit d’abord le nom d’artiste de Haruhiro. Actif de 1765 à 1788, il dut avoir été l’élève de Shigenaga, avant de s’inspirer de l’œuvre de son ami Harunobu Suzuki au cours de l’ère Meiwa (1764 – 1772). Il développa ensuite un style personnel après la mort de ce dernier avec des feuilles de mode en grand format représentant avec un certain réalisme les belles femmes de la ville.

Au début des années 1770, il cessa de faire des estampes pour se consacrer entièrement à la peinture. C’est en 1771 qu’il prit comme nom de pinceau Koryûsai. Il excella dans le genre des portraits de beautés féminines (bijin-ga) et d’acteurs. Il reçut exceptionnellement en 1782 le titre honorifique de Hokkyô (Pont de la Loi).  Il se fit une spécialité des estampes-piliers [hashira-e], c’est-à-dire tout en hauteur et étroites.

Les cinq estampes des collections audomaroises sont des hashira-e.

Une œuvre s’inspirée de la vie légendaire de Minamoto no Yoshitsune

Cette estampe s’inspire de la vie légendaire de Minamoto no Yoshitsune (1159-1189). Sa vie tumultueuse s’achève par une mort héroïque qui inspiré une abondante littérature, faisant de lui une personnage mythique. Ici on voit Minamoto en habits militaires, faire ses adieux à la courtisane agenouillée près de lui. Les visages sont traités de la même façon, ce sont les costumes qui permettent de distinguer les personnages.